lettre ouverte aux biens pensants
Il y a quelques semaines, on en prenait plein les oreilles, avec un débat sur la théorie du genre, et les fausses informations alarmistes qui en découlent. Aujourd’hui encore, des enfants vont être retirés de l’école à cause de fausses rumeurs.
Ce débat a été et restera politique, mais qu’en est il de notre côté, à nous, parents?
Je ne veux pas rentrer dans ce débat stérile de la théorie du genre. Ce serait donner de l’importance à certains propos qui sont vides de sens.
Mais moi, maman, je suis contente de voir que des notions d’égalité homme-femme fassent leur entrée à l’école!
Je suis maman de deux petits garçons, et le genre, les genres, on se les prend en pleine figure tout le temps. Qui peut dire s’il faut que mes enfants doivent apprendre la couture et aimer le rose si c’est une fille, ou la mécanique et aimer le bleu si c’est un garçon?
Nous élevons nos enfants dans le principe d’être soi même, alors pourquoi les influencer parce que socialement c’est mieux? L’ABC de l’égalité, pour moi, c’est donner le choix, et c’est là la plus grande liberté. Et l’ABCD de l’égalité, c’est quoi? des séquences pédagogiques prévues au primaire visant à « transmettre dès le plus jeune âge une culture de l’égalité et du respect entre les filles et les garçons ».
On pense qu’aujourd’hui on a moins besoin de montrer qu’on peut avoir le choix? Que les mentalités ont évolué? Les rumeurs nous prouvent le contraire, la peur qu’elles ont fait naître nous le prouve également. Et je vous prouve le contraire.
Lorsque l’on est enceinte, le genre met déjà son grain de sel. Si l’on est malade, on attend surement une fille, car les filles sont des chieuses, c’est génétique. Et des jalouses, alors elles volent la beauté de leur mère. Une fois nées, ce sont des pisseuses, on leur met dans les bras des poupons, elles ont des jeux de filles. Tous les ans, à noël c’est la même histoire. Celle du catalogue de jouets qui, bravo!, a fait une page de jouets mixtes, avec garçonnet et fillette, tour à tour repassant, bricolant.
Si j’ai toujours donné le choix à mon enfant d’apprécier ce qu’il aime, sans le juger sur une pseudo valeur societale, nous nous sommes pris de plein fouet la théorie du genre à l’entrée à l’école. Maintenant, le rose c’est pour les filles et tout un tas de trucs tout aussi débiles.
Je ne veux pas laisser faire, je corrige tout le temps, pour lui préparer son avenir.
Le rose, pourquoi pour les filles? c’est vrai qu’elles portent du rose, plus que les garçons. “Mais est-ce que tu ne connais pas des garçons qui portent du rose? _Papa porte du rose. _Pourquoi s’interdire une couleur que l’on aime juste parce que quelqu’un te dit que ce n’est pas pour toi, si tu penses le contraire, alors aime le rose.” “_Untel m’a dit que je suis une fille, parce que j’aime bien la reine des neiges” GLUPS! Réponse: “_pourquoi ça serait pour les filles? _je sais pas. _Tu as aimé le film? _Oui. Parce que tu es un garçon tu n’aurais pas du voir quelque chose qui t’as plus? c’est untel qui, en pensant cela, se prive d’un chouette film et d’un chouette moment en famille.”
Plus tard, pour une fille, faire comme les garçons, c’est bien. On peut aimer les films d’horreur, les films avec des grosses explosions. On peut être conducteur poids lourds, pompier, policier, mécanicien, cuisinier. On peut bricoler. Evidemment, si elle a les cheveux courts et qu’elle fait “un métier d’homme”, on la taxera d’homo. Les clichés ont la vie dure!
Mais quand on est un garçon, c’est plus compliqué. Combien de fois j’ai entendu une phrase qui me révulse: “arrête de pleurer comme une fille”. Les garçons doivent donc être insensibles, ne pas pleurer, ne pas aimer les fleurs, les choses sensibles, belles. Et ne pas aimer ni porter du rose, évidemment. Ils doivent, dès le plus jeune âge, réprimer, refouler leurs sentiments. Pourquoi? sous peine d’être homosexuel, bien sur! Et la faute en vient à nous, parents. Si on le laisse pleurer, notre fils, il deviendra gay. S’il veut faire de la danse également.
ET ALORS????
Grand bien m’en fasse que mon fils soit gay, s’il est lui même, fière de ses choix, et que nous ayons pu l’accompagner à devenir ce qu’il deviendra, ce sera ma plus belle récompense. Et cela gay ou pas! Nous voulons le bonheur de nos enfants, et qu’ils sachent que nous serons à leurs côtés. Jamais nous ne leur repprocherons d’être eux, et de devoir changer à cause du regard des autres.
On pense que notre société change. Les femmes font carrières et les hommes peuvent se mettre des crèmes anti-rides, mais à la base, le changement ne s’opère pas vraiment.
Alors oui, mon fils aime Clochette, mais aussi Cars. Mon tout petit à un poupon. Ca vous choque? Vous croyez que je suis en train d’en faire des “PD”? Si vous voulez! Pour moi, je leur apprends à être eux mêmes, et à être ouvert d’esprit, de se faire une opinion par eux même.
Oui, vous qui pensait qu’il faut que votre fils aime les armes, les jeux violents et le bleu, vous, que votre fille ait des couettes, des habits hello kitty, aime les barbies et mette des robes à frou-frou, vous qui pensez qu’une femme et un homme ne doivent pas être à égalité, vous qui vivez encore au 19eme siècle, je vous demande de laisser mes enfants tranquilles. Et je plains les votres, d’avoir des parents qui guident leurs pensées.
PS: les mentalités changent quand même…. merci, en tant que femme, je peux porter un pantalon, ouvrir un compte en banque sans l’accord de mon mari, conduire, travailler….
Bravo pour cet article, je suis plus que d’accord avec toi!
Merci!